Un article du China Daily, qui est, avec le Global Times, l’un des principaux porte-parole du gouvernement chinois, réussit l’exploit de promouvoir à la fois l’industrie militaire chinoise et les purificateurs d’air nationaux. Dans une Chine très affectée par la pollution, ces derniers représentent un marché juteux convoité aussi par les marques étrangères type Mitsubishi ou Philips.
La China Academy of Launch Vehicle Technology (CALT) de Pékin – l’un des principaux concepteurs de fusées spatiales et de missiles balistiques du pays – devrait bientôt mettre sur le marché un purificateur d’air qui, selon ses concepteurs, incorpore toute une série de technologies de pointe utilisées dans les fusées.
Beijing Ares Technology, une filiale de la CALT en charge du développement et du marketing pour les purificateurs, a mis au point « le premier purificateur d’air domestique intelligent », baptisé Alpha-blue.
Wang Libo, le président de Beijing Ares Technology, a déclaré mercredi au journal étatique China Daily qu’il s’attendait à ce que le produit se vende bien, étant plus puissant et sophistiqué que les autres purificateurs disponibles sur le marché chinois, tout en étant proposé à un prix raisonnable.
Contrôle à distance
Selon lui, les matériaux composites et la technologie de contrôle à distance utilisés lors de la mise au point des fusées chinoises ont par ailleurs été adoptés pour l’Alpha-blue. Le contrôle à distance peut être activé via une application qui offre d’autres fonctionnalités comme la mesure de la qualité de l’air domestique, et peut être téléchargée sur l’Apple store.
Le purificateur Alpha-blue est vendu au prix de 675 € (4 999 yuans), ce qui le rend bien plus accessible que d’autres purificateurs de cette capacité, dont le prix dépasse généralement les 1 080 € (8 000 yuans), affirme Wang Libo.
« La CALT opère un transfert de ses technologies spatiales vers la purification médicale de l’air depuis plusieurs années et a déjà servi de nombreux hôpitaux. Aujourd’hui, nous voulons aider la population à se débarrasser des PM2,5 », explique-t-il, en référence au polluant le plus redouté dans les villes chinoises : des particules de diamètre inférieur à 2,5 microns qui peuvent pénétrer dans les poumons et nuire gravement à la santé.